mercredi

"Le mec de la tombe d'à côté" - Katarina Mazetti






Quand ma pote Nahil m'a vu avec ce bouquin dans les mains, elle s'est foutue de ma gueule. La couverture représente une jeune fille avec une robe, dont on ne voit pas le visage et qui tient dans sa main un gros coeur rouge en carton. "Eh mais ça a l'air trop merdique quoi". Peut-être parce que ça a l'air d'une histoire d'amour, et bonne pioche, c'est une histoire d'amour, les amis !

Une histoire vachement bien.



Alors, le titre original c'est Grabben i graven bredvid. Eh oui, c'est suédois, les amis ! Publié en 1999, mais arrivé en France en 2006 seulement, et grâce à un de mes meilleurs amis (j'ai nommé : Wikipédia) je viens d'apprendre qu'il y a une suite, Le Caveau de famille. Je viens aussi d'apprendre qu'il y a eu une interprétation au cinéma et une pièce de théâtre. Je suis donc sur le cul, les amis ! Je vais m'empresser d'assister à tout cela.


Katarina Mazetti
Mais d'abord, je vous parle du bouquin. 

Le mec de la tombe d'à coté, ça parle d'une nana qui a un prénom bien pourrie : Désirée. Elle est bibliothécaire elle a 35 ans, elle lit Lacan et aime l'opéra. Une bonne petite nénette assez sage. Son mari est mort, alors elle lui rend visite au cimetière de temps à autre, et à côté, y'a une tombe trop laide. Avec de gros angelots ridicules, des lettres d'or grotesques... Et un type, tout aussi ridicule et grotesque, qui vient arroser les bégonias. Lui, c'est Benny, agriculteur. Lui, il aime ses vaches, et cherche une gentille femme qui sait faire les boulettes de viandes et qui peut lui donner un coup de main pour gérer sa ferme.


Autant dire qu'ils n'ont rien à foutre ensemble.
Et pourtant, y'a comme un coup de foudre, et ils s'entichent l'un de l'autre.

La pièce de théâtre,
ça donne un peu le ton
simple et poétique du roman
Alors, c'est très drôle, les amis. C'est fait avec beaucoup, beaucoup de légèreté et de poésie, à petits pas, sans grosses ficelles même si on a l'impression qu'on devine à l'avance ce qui va se passer. On est surpris sans arrêt. Par lui, par elle, et ce qui fait le charme, c'est les deux voix alternées : mésinterprétations, incompréhensions, on prend conscience de ce que "la difficulté d'entretenir une relation" veut dire. Déjà, parce qu'ils viennent de deux mondes différents (le paysan et la bo-bo), ensuite parce qu'ils ont des caractères bien trempés.



Parce que bon,
l'amour, c'est bien
Un vrai style, aussi, qui rappelle un peu Foenkinos pour ceux qui connaissent. C'est frais, c'est doux, c'est... je sais pas trop comment vous dire ça, c'est un peu une salade de concombre en sauce poivrée, c'est croquant, piquant et rafraîchissant. Et surtout, réaliste : les vraies difficultés d'une histoire d'amour. On oublie, les tirades enflammées, les grandes déclarations. On touche au concret : tu quitte ton loft pour venir à la ferme, ou pas? Tu vends ta ferme pour habiter en ville, ou pas? On fait quoi, on fait un gosse, ou pas? On pense concret : quel budget, quelles vacances, quel style de vie à deux.


Et du coup, on va droit au clash. 

Deux adultes, avec leur rythme de vie et leurs attentes, qui se confrontent et agissent comme des gosses, parfois. Souvent. Finissent par battre de l'aile mollement, jusqu'à la décision finale : ça marche, ou pas? Ceux qui auront connus une histoire longue, ou en tout cas, une histoire sérieuse, pourront reconnaître les moments décisifs, qui reposent pourtant sur de petits détails insignifiants. La limite à la vraisemblance : la poésie de Mazetti, comme un réflexe, qui nous pond de petites merveilles imprononçables à l'oral, mais qui fondent dans la pupille.



Anouck est émue.
Est-ce qu'il faut parler d'une esthétique suédoise? S'il y a des connaisseurs, j'attends vos avis : moi je ne sais pas encore.

Un vrai coup de coeur pour moi, à lire absolument, pour partir en voyage pas trop loin de chez soi. Pour vivre, ou pour revivre, les petites amertumes et les brefs émerveillements du quotidien. Pour vivre ou pour revivre l'amour, aussi, sous toutes ses formes.





On parle des geeks sur "Genre !" et c'est bien.



Sexisme chez les geeks :
pourquoi notre communauté et malade, et comment y remédier



Un excellent article du blog Genre ! 
Sachez que j'adore les geeks. Beaucoup de mes amis sont des gamers, de plus ou moins haut niveau, et même si parfois ils me saoulent (je ne comprends pas le tiers des mots qu'ils emploient, et parfois, même, ils oublient que j'existe). Alors j'essaye de m'intéresser un peu à leur univers (maintenant je sais dire pnwed et AFKbio). Mais comme j'adore aussi les questions de genre, je suis branchée H-24 sur le blog Genre ! qui interroge, qui questionne, qui te retourne aimablement le cerveau. 
Et donc, je suis tombé sur ce très récent et très bon article, qui mêle les deux univers.

Je pense que mes potes geeks apprécieront ! Ou n'apprécieront pas d'être associés à une masse d'ignorants et de vulgaires porcs. Enfin, les potines et les poteaux, je ne vous mets pas du tout là-dedans, car je vous aime d'amour. Et je connais mal les jeux, alors peut-être que ma naïveté m'a fait aimer l'article. Mais je le trouve très bon, très vrai, alors lisez-le, et dîtes-moi votre point de vue !

J'aimerais bien qu'on puisse échanger un peu sur ce blog, alors AMIS GAMERS, dîtes moi un peu votre retour ! L'article vous plait? Vous énerve? Vous intrigue? 


Pendant ce temps là, je retourne sur ma petite Game Boy Advance SP et SuperMario World 2.




TRADUCTION DE LA BD : 
« Franchement – si seulement je pouvais trouver une nana aussi geek que moi. » « Ouais, trop dommage que les filles ne sont jamais aussi geek que les mecs. » « Hé Doug, tu veux venir chez moi et jouer à Final Fantasy III ? » « Oh…Mon…Dieu… » « Regarde moi cette Fille Faussement Gameuse, mon pote ! Hé, fille faussement gameuse – Final Fantasy III est en fait Final Fantasy VI, mais comme Final Fantasy II, III et V ne sont jamais sortis en Amérique, il a été renommé III pour ne pas embrouiller les américains incultes comme toi. Pourquoi tu ne vas jouer aux « Zeldas » et me raconte à quel point ta famille dans Sims 3 est épique ? » « Retourne dans la cuisine ! » 
[Dans la main, elle tient le VRAI Final Fantasy III - en version japonaise importée]








« Cool, ton T-Shirt Green Lantern, mon pote ! »
« Merci, mec »
« Est-ce que t’es au moins capable de nommer des Green Lanterns ? » « Euh…Bien sûr. Guy Gardner, Hal Jordan, John Stew… » « Tu  viens de regarder sur Wikipédia ?? » « Euh, non…Je lis… » « Je parie que tu ne lis même pas les comics récite le serment des Green Lantern puis nomme tous les groupes de Lanterns puis… »



vendredi

Tribulations des usages de la fiction.



Alors. Alors. Alors là.

Je suis vraiment pas habituée aux conflits avec les profs, généralement ça se passe bien, et quand je déconne, je m'en sors avec une pirouette. Mais là je crois que je l'ai dans le baba.

Je t'explique. Mon enseignement d'ouverture (genre d'option) c'est "Les usages de la fiction", le vendredi à 10h. J'en voulais pas, mais l'option où j'étais inscrite a été déplacée et je pouvais plus y'aller au vu de mon emploi du temps. Au début du semestre, je vais voir le prof, et lui explique qu'avec deux licences, un CDI d'animatrice, les interviews pour le journalisme et les répétitions de théâtre, j'ai un peu du mal à gérer, et je demande à tous les profs de TD s'ils sont à cheval sur la présence ou pas. Si oui, aucun soucis, je ne manque aucun cours sauf excuse médicale. Si non, alors je fais au mieux mais je sacrifie l'heure de temps en temps.

Le prof est cool. Il me dit : "Aucun problème. Je pars du principe que mon cours vous intéresse, puisque vous l'avez choisi, alors tant que vous faîtes de votre mieux et que vous rendez les travaux, ça me va".

Le semestre démarre.
Je rate la 3ème séance pour rentrer à Annecy, je dois voir un médecin : je lui envoie un mail.
La 4ème séance, il fait une annonce à la classe en disant que quand on s'absente, on est pas obligé de lui donner la raison, surtout si elle est personnelle. Il suffit de dire que c'est justifié, pas la peine de lui donner un papier, ni quoi que se soit. Aubaine pour moi.

Ma vie est dure. 

5ème
séance, il dit que les deux prochaines semaines, il n'y a pas cours, et qu'on rattrape à la rentrée avec une séance en plus dans l'après-midi. Mais moi, j'ai cours, l'après-midi.
Donc la 6ème et 7ème séance, je n'y vais pas, il n'y a pas cours.
La 8ème, c'est les vacances.
La 9ème, semaine de rentrée : je ne vais pas au cours de l'après-midi, vu que j'ai un CM en même temps.



Opportuniste ?
Aujourd'hui, 10ème séance : ça fait 1 mois que j'ai pas vu le prof, il se souvient à peine de moi. Je lui demande une précision pour mon exposé, il s'énerve en disant que je ne viens jamais, que je suis opportuniste et que je viens quand ça m'arrange. En fait, la semaine de rentrée, j'avais compris que le cours du matin état déplacé l'après-midi. Mais il y avait DEUX cours, un le matin, et un l'aprèm. Donc j'ai pas d'excuses pour ma dernière absence.




Da fuck is he talkin about?!

Du coup, je reconnais mon erreur, admet que j'ai UNE absence non justifiée la semaine dernière. Mais il refuse d'entendre ma question pour l'exposé, et maintenant, en cours, il me rabroue devant tout le monde. J'ai à peine de le temps de dire un truc, il me coupe "Non, mais, votre idée est fausse, vous n'avez pas compris". Pardon?



... j'ai quand même calculé. J'ai manqué 3 cours, 3 cours sur 8 pour l'instant : un justifié par une visite médicale, et deux dans 1 journée par étourderie. Sous prétexte qu'il ne m'a pas vu pendant 1 mois, il me traite d'opportuniste? Alors qu'il a lui-même annulé deux séances de cours? Et sans raison, hein.

Je flippe, parce que s'il décide de ne pas me faire passer en exposé, c'est la cata. Et s'il me déclare défaillante, j'ai pas moyen de le faire changer d'avis...

J'aime pas les gens qui font des magouilles pour se justifier et qui cumulent les excuses pour pas venir en cours. Mais là, j'aurais bien besoin d'un génie de l'excuse administratif, parce que j'ai peur d'avoir de gros problèmes.



Y a-t-il un génie parmi vous?!

I can make you a Man / Le féminisme post-moderne et l'expérience Drag


Les amis, j'ai fais une expérience très spéciale. Pour la science, pour la sociologie, pour l'anthropologie, pour l'amour des gender studies, et pour l'amour de vous, chez lecteurs. Tellement spéciale, que j'ai même eu du mal à comprendre pourquoi j'étais aussi enthousiaste.

Comme à mon habitude, je vous donne un petit contexte, pour que vous compreniez la démarche, mais pour vous mettre de l'eau dans la bouche, voilà la bande annonce : pendant une journée, j'ai eu un torse plat et une barbe. Par quel miracle suis-je devenue un homme? Eh c'est parti !


QUEER, GENDER STUDIES : DA F*CK IZ THIS ?
Dans les années 70, c'est la panique aux USA. Les pédés, les gouines et les travelos en tous genres commencent à se dire que c'est point juste, que c'est guère sympathique, et qu'il faudrait revendiquer tout un tas de trucs. Le mot "queer" veut dire bizarre, tordu, et occasionnellement, pédé. Enfin, occasionnellement... c'est une insulte assez récurrente. Alors les LGBT * se servent de ce terme pour définir leur mouvement politique et leur identité.

*  Lesbian Gay Bi Trans. Avis à mes ami(e)s féministes et queers : je SAIS que personne n'apprécie le fait d'inclure le T, vu qu'être trans n'a rien à faire avec les orientations sexuelles contrairement aux L, G et B. Je SAIS que parler "des LGBT" c'est flou, c'est moche, c'est réducteur, mais là, je fais un article, et même si je vous aime, j'ai pas le temps de me casser la tête avec des guillemets partout. Donc tu kiffes.

Queer désigne donc un mouvement à tonalité politique (PMA, adoption, mariage, égalité, stop homo/trans/biphobies) mais aussi un courant de pensée théorique : comme le féminisme, le Queer est théorisé en université par de nombreux auteurs. Pour faire cours, il y a 3 courants dans les Gender Studies.


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constructivisme : c'est la grosse, grosse base de toutes les gender studies. Le genre et le sexe, c'est pas pareil, les amis. Le sexe, c'est ton utérus, tes ovaires, tes testicules et tout le bazar : c'est tes appareil reproducteurs qui indiquent si tu es mâle ou femelle. Mais homme et femme, ce sont en fait des genres, des identités sociales construites. Et donc, tu peux être femelle, mais être un homme. Si, si. Et tu peux être un mâle et avoir envie de te peindre les ongles. Rien à voir avec être gay ni rien, c'est juste : sexe et genre, c'est pas pareil. Le genre, lui, est construit socialement.


- différencialisme : il y a une essence homme et une essence femme. Si tu as un pénis, bon, t'es pas obligé d'être viril mais tu as quand même des dispositions biologiques... d'ailleurs les cerveaux hommes/femmes sont différents. Alors, faut savoir que pour la plupart des féministes, le différencialisme, c'est le mal (vous allez voir pourquoi). On dit même "essencialisme", et ça les amis, c'est une insulte. Insulte que j'ai reçu dans mes premiers cours de genre, parce que je pensais vraiment que les cerveaux hommes/femmes étaient pas pareil à la naissance. Ce qui est archi faux.

- post-moderne ou queer : et d'abord, pourquoi il n'y aurait que deux options? Les catégories genrées sont trop étroites pour les réalités. Alors vas-y, sers-toi dans le grand bac de la vie, tu peux être homme, femme, intersexe, trans, troisième sexe, indéterminé, micro-onde, hamster.


Vous avez compris? Nickel.

Les femmes sont des femmes,
peu importe leur sexe: sexe et genre
en opposition
Pour vous faire une idée, regardez The Rocky Horror Pictures Show : avant toute chose, c'est une excellente parodie de film d'horreur, avec beaucoup d'humour, et des chansons géniales. Mais c'est aussi un film Queer, qui illustre parfaitement l'idée du truc. Bon, à première vue, quand on vous dit : "Viens avec moi, y'a une soirée queer dans un local", vous avez peur, et c'est normal. Vous imaginez une pièce enfumée avec de la musique bizarre, des gens avec des crêtes et des anneaux dans le nez, habillés en cuir coloré, et vous vous imaginez devoir jongler avec les "il" et les "elle" en craignant de vous gourez.


C'est exactement ça, sauf que ce n'est pas si terrifiant que ça en à l'air. C'est même très conviviale. Faut juste pas tomber sur des cons, mais ça, queer ou pas, y'en a partout, des imbéciles ultra-réac. D'ailleurs, je vous en parle un peu plus loin dans l'habituelle critique anouchkienne.






QUI SONT BONNIE & CLIT ?!

Bonnie & Clit c'est une association Queer sur Lyon, qui organisent des concerts et des soirées sympas avec tout plein de gens. "Mettre dans un shaker une butch à crête atteinte de priapisme, un Queer dégenré définitivement déviant et une fem domina qui n'a pas froid aux yeux. Secouer. Agrémenter de quelques gouttes d'alcool fort. Et Paf... ". J'vous invite à visiter leur page, si vous êtes sur Lyon, et peut-être nous croiserons-nous au détour d'une soirée ! Bref. Je les ai connus grâce à Muche, mon n'amie de cours de genre. *
* petit dialogue pendant une conférence de Kergoat.
" Muche, tu les as connu comment, B&C ?
- Je n'sais guère. Un tweet peut-être, enfin, l'internet mondial."

Vous pouvez regarder le blog de Muche, d'ailleurs, elle raconte nos aventures. Avec Muche et Nadhir, mes potes de socio, on forme un petit trio aimable et poli bruyant et agaçant, et en début d'année, je me suis initiée aux gender studies grâce à elles. Bon, après les premiers jours de "Anouck elle est essentiali-steu", on a finit par trouver des terrains d'entente, on a fait plein d'exposés et de conférences, et on se disait qu'un truc bien, quand même, ce serait un atelier drag.

Puis un jour, ô joie, une nouveauté sur Bonnie & Clit : atelier Drag King au Livestation et soirée à l'Atelier des Canulars. J'en profite pour une page de pub : le Livestation est un bar super sympa, où tu peux grignoter. Mais alors, attention le grignotage : tartines de Nutella où tu te sers-toi-même-ton-Nutella-à-même-le-pot, bols de céréales tout croustillants, brioches, légumes frais, glaces, c'est la folie. Et L'Atelier des Canulars, c'est une salle associative qui reçoit des soirées culturelles alternatives (concerts, resto, ciné club et même chorale).



EUH ATTENDS UNE MINUTE : C'EST QUOI, UN ATELIER DRAG KING ?!

Un Drag King c'est le pendant d'un Drag Queen : une femme qui se travestit en homme, de manière outrancière et temporaire ou occasionnelle. C'est à dire, je n'ai pas décidé de faire une transition et de devenir un homme*, c'était juste pour une soirée. Enfin, vous savez comment c'est, on se dit que c'est juste pour un soir, et finalement, on rappelle quand même...
* famille de moi, si tu lis cet article, soit rassurée car je n'ai pas envie de changer de sexe !


Et atelier, parce que novices que nous étions, nous ne savons pas comment se travestir ! Donc, au Livestation, il y avait les membres géniaux de Bonnie & Clit qui nous ont maquillées, coiffées, habillées, conseillées, pour qu'au final on mette le "ées" tout au fond de notre poche.


Voilà comment ça s'est passé.

Anouck dans le métro
15h

Anouck Champignon s'empare de la bouteille de démaquillant.
Il faut savoir que même si je porte souvent des trucs larges, moches, honteux et criards, je suis quand même coquette, et le démaquillage prend un peu de temps. Mais le pire, c'est les accessoires. Bagues, bracelets, colliers, pins, badges, boucles d'oreilles, piercings, j'enlève tout. Tout, tout, tout. Et ça, les amis, je ne le fais jamais, même pour prendre une douche. Ensuite, j'enfile un de mes vieux baggi immonde du lycée, un t-shirt vert et un sweet gris (H&M, rayon Homme, taille S). Ah, et j'ai un caleçon, aussi. Jaune vif, avec des smileys, car je suis un homme rigolo. J'enfile des baskets, des Ray Bans, et zou : dehors.



16h
Anouck, Nahil et Muche se retrouvent devant le Livestation, intimidées et un peu flipées. Dans mon sac en toile, y'a un soutif et un petit haut, en cas d'urgence je peux m'enfuir en courant. On rencontre l'équipe B&C, on papote avec la serveuse du Livestation, on prend des photos "avant" et on jette des yeux partout. Y'a un stand maquillage assez fou : perruques, fonds de teint, colles, crayons de toutes les couleurs... Et sur une autre table, un atelier bites : des capotes et du coton.


16h30
C'est Muche qui commence son maquillage. Pendant ce temps, avec Nahil, on se fait petites à l'atelier des bites : Lysa nous fait dérouler des capotes et nous apprend à les remplir à notre guise. Kei explique que c'est nécessaire pour la démarche, pas facile de marcher avec un paquet entre les jambes ! De temps en temps, on va voir comment Muche se transforme petit à petit. On rencontre Bloody Jack (ex Morgane), beau costard noir et moustache de dandy.



17h
Muche a disparu, et c'est Valentin qui nous rejoint. C'est complètement fou : c'est tout à fait elle, et en même temps, c'est tout à fait lui. Direction les vestiaires pour enfiler les tenues, mais avant ça, Lysa nous refile des bandes de gaze fine et des épingles : pour Valentin et Nahil, c'est facile, mais pour Anouck, ça commence à devenir très compliqué. Mais avec deux gaines l'une sur l'autre, j'arrive à faire disparaître l'une des rares parties de mon corps que j'apprécie à sa juste valeur : je passe d'un 95 B à rien, rien de rien, à la limite un peu de pectoraux, et mon t-shirt vert reste bien droit sur mon torse.



17h30
Et ça y est, maquillage.
Pendant un long moment, je peux voir Nahil, Valentin, Jack et Boris qui me fixent en gloussant, et ça me stress. Armand me donne des conseils pour que je puisse refaire un maquillage : ombrer les contours du visage et la mâchoire, épater le nez et le front, noircir le tour des yeux avec une couleur proche de la peau, pour que ça passe inaperçu. Ensuite, il se sert des faux cheveux, et coupe des tonnes de petits bouts. Il m'applique de la colle sur les contours de ma mâchoire, et installe petit à petit les faux poils pour dessiner une barbe. Un coup de laque pour faire tenir le tout. Ne pas toucher, ne surtout pas gratter ! Je me demande à quel garçon je vais ressembler : mon père? mon frère? mon ex?

J'ai des cheveux très courts, donc pas besoin d'une casquette ou d'un catogan : dès qu'Armand pose son pinceau, je me rue dans les vestiaires et je regarde dans le miroir. DAMN IT, JANET !
Tu veux une photo de Léo, lecteur?


18h
C'est le tour de Nahil de se faire maquiller. Pendant ce temps là, Valentin, Boris, Max et moi, Léo, on écoute les conseils de Kei pour la posture et le comportement : éviter de sourire, ne surtout pas RIRE, ne pas agiter les bras quand on parle... Moi qui ai l'habitude de bouger dans tous les sens, de rigoler à tout bout de champ et de faire tout un tas de mimiques rigolotes, y'a du boulot. Ne pas s'excuser, ne pas être aimable, parler brièvement mais aller droit au but. Au Livestation, ça devient la cérémonie des Oscars masculins. Bientôt, Nahil disparaît et Nadhir nous rejoint.
Et comme être un homme, ça creuse, on sort tous manger un morceau.


Dans la rue, j'me sens comme ça



18h30
Quand Léo essaye de passer
pour un bonhomme
Là, les amis, c'est l'entrée dans le monde réel en tant qu'homme. Gros, gros suspens. D'abord, il y a les regards des gens dans la rue, mais il fait déjà un peu nuit, alors ... Mais ensuite, et surtout, c'est L'Elfe, le petit ami de Valentin, qui nous rejoint pour manger avec nous. Je me demande comment aurait réagi mon hypothétique copain/ine si j'en avais eu, face à cette drôle d'expérience, mais L'Elfe a l'air de trouver ça vraiment drôle. On entre dans un kébab (très sympa) et là, on fait plus vraiment les malins. Pourtant le serveur est une vraie crème : ou il se doute de rien, ou alors il s'en fout, et ne fait en tous les cas aucune réflexion. Y'a juste un type qui nous regarde bizarre, mais pas de manière agressive, plutôt en mode : "il? elle? micro-onde?".

L'Elfe et Valentin sont ensemble depuis bien 3 ans, et moi je le connais que depuis quelques mois. C'est un gentil garçon, cultivé, élégant, doux, qui ne lève jamais la voix et qui est un peu comme un papa avec les copines de Valentin. Mais d'un coup, c'est plus pareil : il vanne à fond. Sur mes fringues, ma barbe, mes Ray Bans, ma petite taille, et dès qu'avec Jack, Val et Nadhir on ouvre la bouche, il nous rembarre. On lui fait une petite révolte, quand même. Même si notre déguisement ne trompera pas tout le monde, en tout cas, ça a trompé l'homme Elfe, qui s'est mis à nous causer comme à ses potes, et guère comme aux petites demoiselles que nous étions.


20h
Quand Léo marche dans la rue
Il est temps d'aller faire la fête.
On débarque tous à l'Atelier des Canulards, un peu ragaillardi par les meilleurs kebabs du monde. J'ai moins peur du noir. J'ai moins peur de parler fort et de marcher, je me fous qu'on me regarde de travers, j'ai envie d'en profiter pour mettre un coup de pied à quelqu'un, pour être méchant, pour être débile. Je me sens tellement bien que je fais un truc que j'avais jamais fait encore : je prend le numéro d'une fille. Normalement j'attend sagement qu'on vienne me chercher. Là, j'ai plus peur d'être ridicule, j'y vais, c'est tout. *
* elle avait une copine, mais ça coûte rien, non?


Dans le local, c'est plein de fumée, c'est plein de gens délirants et très, très intéressants. Je trouve même une directrice de planning familial qui accepte que je l'interroge pour mon mémoire. Et puis, c'est l'heure du défilé et de l'élection du Meilleur Drag King. Et c'est notre pote Nadhir qui remporte la palme, haut la main, avec sa super tenue de plombier maléfique !



23h
Moi je bosse sur un festival, alors je me sauve dès que Nadhir est élu. Ecrans Mixtes, le festival du cinéma Queer !! Comme je veux bosser dans la culture, je me porte bénévole sur des festivals en tout genres (c'est le cas de le dire) et celui-ci était vraiment super


Le staff du festival quand j'enlève mes lunettes
Je débarque au CNP des Terreaux, badge de bénévole à la main, et l'équipe ne me reconnaît que lorsque j'enlève mes lunettes. Pluie de compliments, qui font vraiment plaisir. Par contre, la séance de cinéma était vraiment, vraiment pourrie, et je vais même pas vous raconter le film tellement c'était merdique (et vu mon goût pour les choses sans intérêt, vous pouvez vous faire une idée du taux de nullité atteint).


Reconnue par un pote
au bout d'une dizaine
de minutes
1h30
Fin du film. L'Elfe, Valentin et moi, on partage un taxi pour rentrer : j'avais peur de prendre le bus tout seul. Être une femme, je dis pas que c'est facile, seulement, je maîtrise bien le rôle. Si un mec m'embête, je sais quoi dire, et où frapper pour faire mal. J'ai toute une palette de sourires pour des occasions diverses et je suscite une sympathie chez les gens, généralement. Mais j'ai jamais été un homme. Et j'ai jamais été trans. Donc si on vient me chercher, je vais être paumé, paumée, pomme. Et être pomme, c'est encore pire que tout. Ma confiance commence à s'évanouir : et si je me fais suivre dans la rue? Insulter? Agresser
Mais le taxi me sauve la vie, pour vraiment pas très cher.

Une fois rentré, je pense n'enlever qu'un côté de barbe et me re-maquiller, pour faire une photo sympa, mais je suis beaucoup trop crevé par le film bidon, la soirée, le kébab, l'atelier, tout ce fourbi incompréhensible. Je me mets à tout ranger dans l'appart, comme il y a personne je fais même du ménage. Puis j'attend. Trop excité pour aller dormir, pas assez réveillé pour travailler, et impossible de retrouver mes seins et mon sourire angélique.


3h
Bon, allez Léo, faut pas abuser là.
Demain, tu te lève tôt, et puis à Ecrans Mixtes il y aura les Sweet Transvestite en invité spécial. Si, tu sais, la troupe de théâtre qui rejoue le Rocky Horror Pictures Show sous tes yeux ébahis, à quelques mètres de toi !

Alors, maintenant, j'ai un petit tiroir spécial pour mon Léo. Dedans, y'a un vieux baggi, un t-shirt vert qui sent la clope, un pull gris tâché de bière, et un caleçon jaune avec des smileys. Y'a une capote rembourrée de coton, qui a l'air un peu déçue, de la gaze et des épingles, une plaque militaire.

Valentin  /  Muche ... 
... et  Nadhir  /  Nahil  !!



ET C'EST LE RETOUR DE MES SUPERBES SEINS...

Survivre dans le métro
Le lendemain, jean bien coupé, t-shirt moulant, talons qui claquent et bricoles clinquantes tout le long des bras. Je suis pas fâchée de retrouver mon rouge à lèvres, et quand j'entre dans le métro, un mec me marche dessus. Une fois, deux fois, "non mais c'est pas bientôt fini, là?!". J'ai du paraître très désagréable, mais ça m'est égal. Et après le festival, quand je rentre (tard) chez moi, j'ai absolument pas peur du noir.


Très honnêtement, je ne sais pas si ça m'a beaucoup apporté, si c'était juste un délire, si c'est le début de quelque chose. J'en ai aucune idée, j'ai pas encore le recul, une semaine après, pour comprendre ce que cette expérience m'a fait. Et je suis une lente, alors j'aurais peut-être une révélation dans 3 mois... On verra bien ! En tout cas, même s'il y a eu des moments bizarres et pas mal d’appréhension, c'était quelque chose à faire.





Maintenant, Nahil, Muche et Anouck se replongent dans les exposés de socio, les livres de Gender Studies et surtout, surtout, leurs mémoires respectifs !!
And now we feel lik a bunch of bad guys.




A BIENTÔT 
POUR DE NOUVELLES AVENTURES !! 
 :D 


I can make you a man


lundi

日本語コース - Cours de japonais & Révélation


[ attention : cet article est très long, et pas très intéressant. Pour en faciliter la lecture, voici le chemin à suivre, ou à ne pas suivre : La folie des agendas Pika - Pour les nostalgiques du japonais - Pour les débutants non confirmés - Mais attends, c'est qui Murakami? - Le but réel de cet article / Première partie - Les morales de Shaman King - Le but réel de cet article / Deuxième partie
je vous conseille de lire uniquement : Le but réel de cet article, première et deuxième partie  ]


大丈夫だって  ... 
なんとか なるさ !! 

Ces petites pâtes de mouches rigolotes sont des kanas.
Si vous êtes entrés au collège à partir de 2004, vous avez eu au moins 1 pote qui avait un de ces agendas :

LA FOLIE DES PIKA AGENDAS

Mon année de 3ème...
Dans ces petites merveilles, on trouvait beaucoup de choses : un extrait d'un manga à la fin de chaque semaine, des pages sur la culture japonaise (cuisine, système scolaire, politique, vocabulaire spécifique, expressions et proverbes, dates historiques importantes), mais surtout - surtout - surtout, un tableau complet des hiragana et des katakanas pour pouvoir écrire en japonais.

Ces agendas ont été lancés par Pika Edition, une boîte qui publie des mangas, et souvent de très bons ! Le premier volume est passé un peu inaperçu, mais dès la seconde année avec Air Gear en couverture, ça a été la folie. Si j'étais une bonne élève dans mes premières années de collège, je dois mon échec à cet agenda, à cause duquel j'ai cessé d'écouter les profs pour apprendre à écrire les noms de mes copines en japonais, à bien tenir des baguettes pour manger, à respecter les règles de politesses complexes et à insulter les bandes de くそったれ et de ばかな女.
(vous chercherez vous-mêmes ce que kusottare et bakana onna veulent dire, je suis sûre que vous trouverez sans problèmes)

Mon année de 4ème ...
On peut dire que Pika a eu une excellente intuition : de nombreux mangas méconnus ont vu leur côte grimper grâce aux extraits semestriels. Personnellement, c'est grâce à cet agenda (acheté un peu au pif, faut bien le dire) que j'ai connu Get Backers, un de mes premiers mangas, et DreamLand, un de mes grands préférés indétrônable. Les extraits de Air Gear, qui a eu droit à 3 couvertures, ont garantis le succès de cette série qui était toute neuve à l'époque : Pika en profite aujourd'hui pour faire la promo de son nouveau bébé, Drôles de Racailles, que je n'ai pas lu mais que je ne lirais pas. Oui, à cause du titre. C'est un titre de merde.
Sinon, tout le monde a reconnu GTO et Fairy Tale.

Quand je rentrerais sur Annecy (là où réside ma grande et respectable famille de puissants shamans, eh oui) je ramènerais sur Lyon mes vieux agendas pour vous montrer un peu comment c'est fait, mais déjà, vous pouvez vous imaginer un truc lourd comme un dico : à chaque nouvelle édition, il y a des pages bonus en plus, des extraits plus longs, des pages spéciales en couleurs...


POUR LES NOSTALGIQUES DU JAPONAIS : petit rappel de l'Enfer

Alors, pourquoi je vous parle de ça?
Révélation
On est plus au collège depuis longtemps, et le lycée c'est presque aussi loin maintenant.
En fait, j'ai eu ... UNE RÉVÉLATION . Quelque chose d'incroyable est en train de se produire. MAIS pour que vous preniez conscience de l'ampleur de cette révélation suprême, je dois vous insuffler des connaissances chiantes.

J'essaye en fait d'activer en vous des souvenirs plausibles : qui n'a pas essayé d'apprendre quelques mots de japonais pour rigoler, hein? Bon. Qui s'est déjà entraîné à répéter des phrases d'anime? Qui s'est acheté une méthode de japonais bon marché et s'est arrêté avant de pouvoir écrire correctement 私の名前は アヌク です ? * Je plaisante, je suis allée un peu plus loin. Enfin, c'est très relatif. Ma dernière phrase en japonais était : nous achetons nos livres. Et si ça te fait marrer, ouvre une méthode de japonais, comme ça, pour voir. 
* watashi no namae wa Anuku des : je m'appelle Anouck.

Ce qui est à la fois génial et effrayant avec le japonais, c'est qu'il n'y a AUCUNE BASE STABLE.
Je vais vous montrer avec l'exemple de mon prénom, en me servant de Google Trad (qui marche très bien pour le japonais).

Là, bon, je l'ai bricolé en le japonisant : Anuku (アヌク). Maintenant, si tu vas dans Google Trad, et que tu tape "anuku" en français, ça te donne : une traction (あぬく). Avec une écriture qui n'a RIEN à voir. Si tu copie アヌク (Anuku) et que tu le colle, toujours dans Google Trad, on te le corriges en アヌーク (Anouk), ce qui est normalement impossible parce qu'en japonais, il n'y a jamais un K tout seul qui se balade. Du coup, si tu écris "anouk" dans Google Trad, tu obtient あのうk (Ah k) et ça veut rien dire. Du coup, tu enlèves le K final, et là tu as あのう (ce cormoran). Attention, hein. pas juste "cormoran". "CE cormoran".  Celui-là précisément.

Et on va prendre un autre prénom au pif, hein. Un prénom plus compliqué : Hélène (ヘレネz).
Comme les accents sont impossibles, tu tapes "helene" et tu obtiens : へぇね (Oh, je). Tu tentes un "helen" plus sobre : へぇのう (Oh, sac). Ensuite, comme tu sais japoniser les noms, tu sais que si Hélène va faire les boutiques à Shinjuku avec ses copines, on va l'appelle "Helenou" et l'écrire "Herenu". Alors tu tentes, et tu obtiens : へれのう  (sac affaissé). Voilà, un sac mou, quoi.


POUR LES DÉBUTANTS NON CONFIRMES : KANAS, KANJIS ET TOUT LE BAZAR

Attendez, attendez, partez pas ! Je vous ai perdu, là, je sens.
Le but c'était juste de montrer à ceux qui n'ont jamais trop accroché avec le japonais que c'est une langue impossible. Et encore, là, je me sers des kanas.

Les prénoms japonais pure souche (comme ceux de vos personnages de mangas préférés) s'écrivent avec des kanjis, et c'est encore plus la merde.

Les kanjis sont des caractères chinois ou japonais vachement chiants à comprendre et super durs à écrire
Les kanas regroupent deux alphabets :
- les hiraganas : remplacent les kanjis trop compliqués, transcrivent des particules de connexion
- les katakanas : pour transcrire les mots d'origine étrangère et les onomatopées
Le romanji, c'est les sons japonais mais écris en langue romaine : watashi pour 私 . Oui, parce que quand tu vois 私 t'as aucune putain d'idée de comment ça peut se prononcer.

Ainsi, les kanas permettent de tout écrire avec des sons regroupés, et on est pas obligé d'écrire avec des kanjis. Les kanjis sont des idéogrammes, c'est à dire qu'ils représentent une idée : ils peuvent avoir plusieurs formes et plusieurs lectures, en fonction du contexte, du mot voisin, de la syllabe voisine, de la couleur de ta culotte...



EXEMPLES

des kanas pour dragon ドラゴン ,   りゅうきへい ,   みょうじょう (littéralement : Vénus),   サタン (littéralement : Satan) 
des kanjis pour dragon =  ,   竜騎兵 ,    (littéralement : un dragon),   悪魔 (littéralement : diable),   明星 (littéralement : Vénus).
dans l'astrologie asiatique = 
qui se dit long et qui est un kanjis chinois

... vous voyez le bordel? Alors imaginez pour les noms, ce que ça peut être. On va prendre un connu, un célèbre, un réputé : Murakami ( 村上).
Avec des kanas, on obtient mu む  ra ら  ka か  mi み, むらかみ.
Mais si on visite le Wikipédia de l'illustre Haruki Murakami, on voit que son nom s'écrit comme ça : 村上 . Son nom s'écrit avec deux idéogrammes (kanjis), celui du village  et ce truc qui veut dire "haut".  Mais mu-ra むら signifie "irrégularités", et ka-mi かみ  "mordre", on voit donc que les retranscriptions en kanas n'ont rien à voir avec les significations des kanjis. De plus, le kanjis qui correspond à kami, c'est 神, voilà autre chose, c'est l'idéogramme de Dieu. Attention, ça déconne pas. Murakami peut en effet s'écrire comme ça : 村神 . Un coup "village haut", un coup "dieu du village".







MAIS ATTENDS, C'EST QUI, MURAKAMI?

Bon, Haruki Murakami c'est un auteur japonais qui connait un très grand succès en ce moment, notamment avec 1Q94 : ne me demandez pas de quoi ça parle, j'ai essayé de le lire et je n'ai pas accroché, alors que beaucoup de mes potes ont adoré. Mais figurez-vous qu'à l'époque où j'ai commencé à m'intéresser au japonais (c'est à dire l'année de mon premier agenda Pika, en 2005-2006), j'étais dans mon moment Shaman King. Et, dégoûtée par la fin merdique du manga, j'avais écrit une fiction (la honte m'écrase) pour raconter la fin, la seule, l'unique, la vraie. Qui était tout aussi merdique, voir même plus, sauf si on considère que la mort douloureuse de Lysergh est une bonne chose pour le manga.

Dans mon histoire, on suivait les aventures de 3 jeunes filles (Lily, Keiko et Suika) qui faisaient équipe lors du Shaman Fight. Evidemment, elles rencontrent les vrais personnages de SK (Yoh, Ren, Horo et toute la clique) et il se passe des tas de choses. Des combats, surtout, et des histoires d'amour de merde. Mais, comme dans tout bon manga qui se respecte, chaque perso incarnait un idéal, un rêve, un trait de caractère particulier et ça donnait un peu de relief.
Et pour bien écrire cette histoire, j'ai du devenir une pro du japonais : les noms des personnages, les noms des attaques, des lieux, les coutumes locales, les rituels religieux, tout ça. J'étais tellement calée sur le système scolaire au Japon que j'ai inventé les emplois du temps de mes personnages, parce que moi, je suis comme ça, je suis ouf.

Je pense vraiment que ça n'a aucun intérêt, ce que je raconte, mais juste au cas où un gros otaku serait intéressé, je suis intarissable sur ce sujet. Pour ceux qui ont encore de l'estime pour moi : sachez qu'entre temps, j'ai grandi, et que maintenant, j'écris des histoires qui déchirent sa mère la théière.



LE BUT RÉEL DE CET ARTICLE / Première partie

En fait ce que je voulais dire à la base, c'est ça : le nom de famille de Keiko, c'est Murakami. Coïncidence, vous croyez?

Réfléchissez bien.
Ma RÉVÉLATION approche.
Le récent succès d'Haruki Murakami? La parution au japon du tome 2 de Shaman King Flowers ?
Tout concorde. Mon intime conviction, c'est qu'un truc mystique est en train de se passer, et j'ai estimé que c'était le moment idéal pour ressortir ma méthode de japonais pour percer ce mystère. J'ai aussi relu les 96 épisodes de 15 pages chacun de ma fiction sur SK, et là je revoit tous les dessins animés en VOSTFR, mais c'est déjà beaucoup moins glorieux. Je croyais que j'étais en train de perdre un temps précieux, et que le moment était venu de retourner à la vie, la vraie.

Quand soudain, j'ai la Révélation qui est à l'origine de cet article à rallonge. C'est ...

Et je vous feinte à nouveau avec un autre détour ...
Mais juste avant, une petite précision sur le choix du format de l'article : si vous avez tout lu, et que vous avez suivi mon raisonnement, j'ai procédé à un tri du public visé. Toi, lecteur, si tu en es là, c'est que tu as déjà eu un agenda Pika, que tu as déjà essayé d'apprendre le japonais, que tu as déjà lu ET aimé Shaman King, que tu as vu les animés et que tu as tenté, par le biais d'une fiction ou autre, de t'approprier cet univers merveilleux afin de mieux en ressentir toute la puissance. Toi, lecteur, si tu en es là, tu aimes les morales de Shaman King.


LES MORALES DE SHAMAN KING

Pour limiter la longueur, et pour pouvoir ajouter des choses à cette rubrique quand bon me semble, j'en ai fais un article indépendant qui est juste là : La morale des Shamans

LE BUT REEL DE CET ARTICLE / Deuxième partie


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